Dans certaines études les résultats montrent une diminution de 90% du risque de picage pour des oiseaux ayant plus de 4h d'interactions par jour avec l'Homme ! Il n'existe pas que la part quantitative dans les interactions, mais également une importance de la qualité des interactions : sortir le perroquet de sa cage, lui parler, lui apprendre des mots, lui apprendre des petits tours (training), se promener avec l'oiseau sur le bras...
On pourrait penser que le fait de rester en cage favorise l'apparition de picage, du fait de l'ennui. En réalité, il s'agit surtout de trouver un bon équilibre, car l'étude que nous avons cité a montré une augmentation du risque de picage pour les oiseaux restant plus de 8h par jour en dehors de la cage. Il pourrait s'agir d'un résultat biaisé parce qu'il s'agirait de perroquets déjà atteints de picage, dont les propriétaires ont augmentés le temps de sortie. On pourrait imaginer également que les propriétaires prennent alors moins le temps d'interagir avec leur perroquet car ils pensent la sortie longue suffisante. L'hypothèse qu'une taille trop petite de cage induirait le picage n'a pas été confirmée par l'étude. Ses résultats suggèrent davantage que la complexité de la cage soit plus importante que sa taille.
La cage n'a pas non plus qu'une connotation négative car elle constitue un abris pour le perroquet, et elle est par exemple indispensable pour que le stress tombe et que le repos soit réel. Il a déjà été montré que la privation de sommeil était source de stress pour le perroquet. L'article de JAYSON (2014) montre au contraire qu'une durée de sommeil supérieure à 12h favorise le picage chez le Gris du Gabon favorise l'apparition de picage, avec un risque 7 fois plus de élevé ! Notre confrère attribue ce résultat à un besoin élevé d'interaction dans cette espèce. Cette même étude a montré une association entre le fait de placer la cage contre plus d'1 mur et l'apparition de picage chez les cacatoès. En imaginant que ce résultat est répétable, on pourrait supposer que pour ces espèces, la possibilité de voir l'ensemble de la pièce réduise le stress.
La recherche alimentaire (foraging) est également l'un des éléments préventifs du picage, qui a été démontré chez l'amazone (MEEHAN 2003). De nombreuses solutions existent pour favoriser ce comportement et stimuler l'animal (voir l'article enrichissement).