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Appareil respiratoire

Rongeur et lagomorphs 1

 

Les maladies respiratoires sont fréquentes chez les lapins, cobayes et chez les rats, qui possèdent une respiration nasale obligatoire. Toute maladie respiratoire, même celles concernant l’appareil respiratoire haut, doivent donc être prises au sérieux car elles peuvent rapidement entraîner une dyspnée ou un halètement.

  • Les rongeurs et les lapins sont très sensibles aux conditions d’élevage (litière poussiéreuse ou parfumée, hygiène insuffisante de la cage, grand nombre d’animaux, courants d’air) qui favorisent l’apparition de rhinites et sinusites lorsqu’elles sont dégradées.

 

  • Les bactéries et virus peuvent être à l’origine de rhinites, sinusites et pneumonies. De nombreux petits mammifères  sont porteurs sains de bactéries dans l’appareil respiratoire : Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica chez le lapin, Mycoplasma murisStreptococcus pneumoniae et Corynebacterium kutscheri chez le rat. Elles peuvent déclencher des symptômes à la suite d’un stress ou lors de conditions d’entretien défavorable, ou chez un deuxième animal plus sensible. Ceci a également son importance lorsqu’un lapin est mis au contact d’un cobaye, plus sensible, qui pourra développer la bordetellose. Les maladies respiratoires peuvent aussi être causées par des bactéries impliquées dans les otites, via une communication par la trompe d'Eustache qui relie l’oreille moyenne à la muqueuse respiratoire. Chez le rat, la maladie respiratoire chronique est souvent due à la présence de plusieurs agents viraux (virus Sendaï et hantavirus) et bactériens, dont les mycoplasmes. Les virus sont plus rares chez le lapin, qui peut être atteint de myxomatose ou d’herpèsvirus.

Cobaye lapin interdit

La cohabitation cobaye-lapin est déconseillée

 

  • L’une des causes très fréquentes de rhinite est une malocclusion dentaire chez les espèces à dents hypsodontes (cobaye, lapin), car des racines dentaires trop longues provoquent une inflammation du canal naso-lacrymal. De manière plus rare, les maladies respiratoires peuvent être causées par des parasites, des obstructions partielles des voies nasales (morceau de foin, polype, néoplasie…), ainsi que des allergies.

Dents lapins 1

Proximité des racines dentaires avec le canal naso-lacrymal (1)                     

 

  •  Les maladies cardiaques peuvent aboutir à une situation de décompensation avec un oedème pulmonaire (liquide dans les alvéoles pulmonaires) ou un épanchement pleural, qui causent une détresse respiratoire.

Respi

  • Les signes sont généralement un écoulement nasal purulent appelé jetage, une respiration bruyante, sifflante, des éternuements et parfois une déformation du front dans les cas de rhinite et sinusite.
  • Ils sont parfois associés à des écoulements oculaires et des « larmes de sang » (chromodaccryorrhée) chez le rat et la souris. Lors de pneumonie, on observe une dyspnée, une polypnée (respiration rapide) souvent associée un abattement, une perte de l’appétit et un amaigrissement.

  • La radiographie sert au diagnostic des pneumonies. Elle permet une visualisation du poumon et la suspicion d'abcès pulmonaires dans certain cas de pasteurellose ("coryza" du lapin).
  • L’endoscopie permet une visualisation directe d’une partie de l’appareil respiratoire profond, principalement la trachée et les bronches. Le lavage transtrachéal ou broncho-alvéolaire guidé par endoscopie consiste à instiller puis récupérer un liquide stérile dans l’appareil respiratoire pour permettre l’identification de l’agent responsable de la maladie grâce à une bactériologie. Un antibiogramme réalisé sur le prélèvement permet de vérifier la sensibilité de la bactérie à l'antibiotique  prescrit.
  • Le scanner et l'IRM permettent une exploration précise de l’ensemble de l’anatomie oto-rhino-laryngée et lors de maladie respiratoire chronique avec échec du traitement médical, il peut mettre en évidence un foyer infectieux dans les sinus ou l’oreille moyenne à traiter chirurgicalement. C'est le seul examen qui permet une bonne visualisation des cornets nasaux et de l'oreille moyenne chez ces petits animaux. 

Rhinite scan

Rhinite avec accumulation de pus dans les cornets nasaux (scanner)

 

  • L’échographie cardiaque permet de déceler les anomalies cardiaques à l’origine d'épanchement pleuraux et d'oedème pulmonaire. 

  • Lors de maladie respiratoire aigue, il est souvent impératif de mettre en place une oxygénothérapie pour améliorer le statut respiratoire. Une hospitalisation est alors nécessaire.
  • La gestion des maladies respiratoires implique le traitement de leur cause avec la mise en place d’un antibiotique pour les infections bactériennes, mais également des mesures pour améliorer l’environnement de l’animal. Des nébulisations aidant à fluidifier et évacuer les sécrétions peuvent être mises en place, et un anti-inflammatoire est parfois nécessaires.

 

  • Lors de chronicité malgré un traitement adapté (choisi après réalisation d’un antibiogramme), une chirurgie de l'oreille ou une chirurgie des sinus est possible pour exposer le foyer d’infection observé au scanner (sinus, oreille moyenne) et mieux le traiter.

  • Les lapins ont une respiration nasale obligatoire. Une rhinite très encombrante conduit ainsi à de graves difficultés respiratoires. On observera alors une polypnée.  La plupart des bactéries impliquées dans les maladies respiratoires peuvent provoquer une septicémie et ainsi à une mort subite de l’animal, en particulier lors de la pasteurellose chez le lapin.

 

  • Lors de cas chroniques, elles peuvent également former des remodelages pulmonaires et dans certains cas des abcès pulmonaires, qui devront être traités chirurgicalement, ou provoquer une déformation osseuse des cornets nasaux qui entretiennent alors la rhinite. Si l’oreille moyenne est contaminée, on pourra observer un port de tête penché.

 

 

 Lp tete penchee

Port de tête penchée chez un lapin (2)

 

 

 

Respi conseil

(1)  : Adapté de l'ouvrage QUESENBERRY K., CARPENTER JW : Ferrets, Rabbits and Rodents : Clinical Medicine and Surgery, 3nd Ed., St Louis (Missouri), Ed. Saunders, 2012, 596 p.

(2)  : Tiré de l'ouvrage QUESENBERRY K., CARPENTER JW : Ferrets, Rabbits and Rodents : Clinical Medicine and Surgery, 3nd Ed., St Louis (Missouri), Ed. Saunders, 2012, 596 p. 

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