Système cutané

• Les maladies cutanées sont principalement causées par des parasites (puces, poux, gales, pseudogales, cheyletiellose) ou des microorganismes bactériens ou fongiques (teignes). Les bactéries viennent souvent coloniser les lésions causées par le grattage ou le léchage causant une pyodermite, en particulier chez le cobaye et le rat. Certains virus comme la myxomatose chez le lapin peuvent également causer des symptômes cutanés (nodules, gonflement vulvaire et des paupières, abcès).
• Elles peuvent être environnementales et nutritionnelles, lorsqu’un substrat trop dur, une mauvaise hygiène de cage et l’obésité peuvent conduire à des pododermatites chez le lapin d'élevage (voir l'article suivant). Chez le cochon d’Inde, ces dernières sont liées à des carences en vitamine C. Une athmosphère trop sèche favorise une nécrose de la queue chez les rats et les souris.
• Des causes allergiques ou néoplasiques peuvent également être envisagées, en particulier chez le cobaye prédisposé aux épitheliomas spinocellulaires et le rat, très sujet aux tumeurs mammaires. Enfin, des maladies endocriniennes (hormonales) sont responsables d’alopécie comme les kystes ovariens chez le cobaye et la gerbille, l’hyperthyroïdie et le syndrome de Cushing chez le cobaye. 

• Un prurit est souvent rapporté par les propriétaires, se manifestant par du grattage ou du léchage. Un amaigrissement avec perte d’appétit et un abattement sont parfois concomitants. Une augmentation de l’appétit (polyphagie) peut au contraire être rapportée en cas de maladies endocriniennes, ainsi qu’une augmentation de la soif et de la production d’urine (polyuro-polydypsie). 
• L’animal peut présenter des squames («pellicules»), une alopécie diffuse symétrique (zone dépilée) dans le cas des maladies endocriniennes ou nummulaires dans le cas des teignes, des croûtes, un érythème ou une lichénification de la peau. La peau peut être érythémateuse ou présenter des abrasions,  des suintements, des excoriations ou des ulcérations. Des masses cutanées fermes ou fluctuantes peuvent être observées lors d’abcès ou de nodules myxomateux. Lors de myxomatose, un gonflement vulvaire peut également être présent.

Squames chez un lapin atteint de cheyletiellose

• Un raclage cutané permet d’observer certains parasites profonds de la peau comme les gales (Sarcoptes scabiei et Notoedres cati chez le lapin, Trixacarus caviae chez le cobaye, Notoedres muris chez le rat et la souris). Il permet également une mise en culture fongique pour dépister une éventuelle dermatophytose (« teigne » à Trichophyton mentagrophytes et Microsporum canis chez le lapin et le cobaye, Microsporum persicolor chez le rat). Un scotch test sur les poils et la peau permet généralement la mise en évidence des pseudo-gales (Cheyletiella parasitovorax et Leporacarus gibbus chez le lapin, Chirodiscoides caviae chez le cobaye, Myobia musculi ) et des phtirioses (Glycirolla porcelli chez le cobaye, Polypax spinulosa chez le rat).

Raclage cutané : observation d'une gale à Leporacarus Gibbus

• Un examen cytologique après réalisation d’un calque cutané permet le diagnostic de causes et de surinfections bactériennes. L’examen cytologique est également utile dans le diagnostic des masses cutanées après cytoponction à l’aiguille fine. Dans ce cas, la technique diagnostique de choix est la réalisation d’une biopsie et une analyse histologique du prélèvement.
• La réalisation d’un écouvillon sur les lésions permet une mise en culture pour l'identification d'une éventuelle bactérie et la réalisation d’un antibiogramme.

• Lors d’otites, un étalement de cerumen observé au microscope pourra permettre le diagnostic des gales d’oreilles. L’endoscopie sous anesthésie constitue un très bon moyen de diagnostic des otites, en particulier des otites moyennes en permettant la visualisation du tympan et de la bulle tympanique. Elle permet la réalisation de prélèvement pour mise en culture et réalisation d’un antibiogramme. 

• L’échographie et le scanner sont deux moyens de visualiser les kystes ovariens et les hypertrophies de la thyroïde lors d’alopécie d’origine hormonale. Le diagnostic d’une hyperthryroïdie peut être complété par un dosage sanguin de l’hormone T4. La scintigraphie est la méthode diagnostique de choix de l’hyperthyroïdie, mais est rarement disponible en France.  

• Le but du traitement est de résoudre la cause primaire de la maladie cutanée, mais également de gérer les éventuelles surinfections bactériennes par un traitement antibiotique (associé à un anti-inflammatoire lors de douleur). Il faut également corriger les conditions d’alimentation et d’environnement si nécessaire : une complémentation nutritionnelle en vitamine C est mise en place dans le cas des pododermatites chez le cobaye. Un traitement antiparasitaire externe est prescrit pour tous les animaux sensibles de la maison lors d’infestation par des poux, des gales, des puces, et un traitement de l’environnement peut être nécessaire. Un diagnostic de teigne conduira à l’utilisation d’un antifongique pendant plusieurs semaines. 
• Des mesures d’hygiènes élémentaires sont indispensables car certains de ces parasites comme les agents de "teigne" sonttransmissibles à l’Homme, on parle alors de zoonose.
• La stérilisation est recommandée dans le cas des kystes ovariens, qui peuvent parfois être traités par injection hormonale

Un amaigrissement, une perte d’appétit et un abattement sont possibles, notamment lors de lésions douloureuses et d’infection par certaines bactéries responsables de septicémie. Dans ce cas, il est recommandé de consulter rapidement un vétérinaire.