Insecticides (jardinerie, antiparasitaires externes)
De nombreux insecticides utilisés en agriculture possèdent une toxicité pour vos animaux de compagnie : le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) qui n'est normalement plus autorisé, les organophosphates et carbamates, ainsi l'imidaclopride et les pyréthrinoïdes sont utilisés par certains agriculteurs et jardiniers amateurs. Ces derniers, dont la perméthrine de l'ADVANTIX, sont particulièrement toxiques pour les poissons et pour le chat. Elle est par contre utilisable chez le lapin.
Certains insecticides sont utilisés comme antiparasitaires externes (= APE), attention à ne pas extrapôler le traitement de votre chat ou chien ! Un antiparasitaire est prescrit et dosé par votre vétérinaire afin de garantir une utilisation sécuritaire :
- Le Fipronil (FRONTLINE) est très toxique pour le lapin : irritations du tractus digestif, convulsions, décès...
- L'imidaclopride (ADVOCATE, ADVANTIX, ADVANTAGE) est un très bon APE mais ATTENTION AUX DOSES ! En effet, un surdosage peut causer une intoxication à l'origine de symptômes neurologiques, d'une hyperalivation, de vomissement et diarrhée.
- L'ivermectine et la sélamectine (IVOMEC et STRONGHOLD) sont déconseillés pour les tortues, certains lézards et serpents qui y sont très sensible et présentent des signes neurologiques.
Raticides
Même lorsqu'ils sont placés dans de petits habitacles en plastiques, les NACs peuvent souvent y accéder ou les ouvrir. Il arrive également d'observer des intoxications lorsque des carnivores consomment des proies contaminées. Les produits à base d'anti-vitamine K possèdent un antidote, ce qui n'est pas le cas de ceux à base de brométhaline et cholécalciférol.
Herbicides et algicides
Il ont généralement une faible toxicité pour les animaux. Certaines mortalités chez les poissons leur ont été attribuées mais pourraient davantage être lié à un faible niveau d'oxygène dissous dans l'eau suite à la mort des algues.
Engrais
Ils peuvent être consommés par les NACs car ils contiennent souvent du sang, des os, du poisson qui les rendent appétents. Ils peuvent aussi contaminer l'eau de boisson. Il vaut donc mieux rincer les aliments avant de les distribuer.
Les anti-inflammatoires
Deux grandes catégories d'anti-inflammatoire existent : les stéroïdiens, ou corticoïdes, et les non stéroïdiens (AINS). Nous sommes habitués à l'utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens de manière courante, comme l'ibuprofène (ADVIL, ANTARENE...) et le paracétamol (DOLIPRANE) qui ne nécessitent pas de prescription, cependant ces molécules peuvent être dangereuses pour vos NACs.
Les AINS sont utilisés avec précaution pour le furet et les oiseaux carnivores comme les rapaces, car ils y sont très sensibles : vomissements, diarrhées avec des ulcérations digestives, mais également des conséquences rénales et neurologiques lors de surdosage. Un dosage précautionneux du meloxicam (METACAM) est indispensable, et éventuellement la mise en place d'un pansement gastrique. L'ibuprofène (ADVIL, ANTARENE) est très souvent à l'origine d'intoxication chez cette espèce, comme pour le chien et le chat, en causant des ulcères gastriques et intestinaux. Chez les rapaces, une très grande sensibilité est décrite au diclofénac (ANTACALM).
Le paracétamol (DOLIPRANE) est à PROSCRIRE car il est très toxique pour vos carnivores domestiques à n'importe quelle dose. En effet, il provoque une méthémoglobinémie, qui se manifeste par un sang brun-chocolat (couleur que l'on retrouve au niveau des gencives), une diminution de l’appétit, des vomissements, une salivation excessive, un abattement, une hypothermie, une insuffisance hépatique à l'origine d'un ictère (jaunisse), quelquefois un œdème (gonflement) de la face et du cou ou des membres antérieurs. Les décès sont nombreux
Concernant les corticoïdes (DERMIPRED, CELESTENE, MICROSOLONE...), le risque de leur utilisation est liée à leur effet immunosuppresseur, qui survient à très faible dose chez les NACs. Ces animaux présentant souvent des infections asymptomatiques (pasteurellose du lapin, mycoplasmose du rat, aspergillose de l'oiseau...). Il faut donc toujours les precrire avec précautions, après avoir pesé le pour et le contre (balance "bénéfice-risque"). C'est particulièrement vrai chez l'oiseau, chez qui il a été montré qu'une injection de corticoïde provoquait une aspergillose (100% des cas dans une étude expérimentale chez le pigeon). Chez le lapin, ce sont des entérites, des entérotoxémies et des pancréatites qui sont observés sur des traitements longs, et des nécrose de la tête fémorale lors d'utilisation d'un dosage important.
Les antibiotiques
Certains antibiotiques ne sont pas utilisables chez les rongeurs et lagomorphes alors qu'ils sont complètement sans danger pour les carnivores domestiques. Cela est du au fait qu'ils ciblent certaines bactéries qui peuplent un appareil digestif sain de rongeur. Ils déséquilibrent alors cette flore bactérienne (dysbiose) et peuvent ainsi provoquer des entérites (diarrhée) et des entérotoxémies, qui sont liées à la prolifération anormale de la bactérie Clostridium difficile. qui sécrète une endotoxine mortelle. Ainsi, les Pénicillines, céphalosporines et macrolides ne devraient jamais être utilisés par voie orale chez ces animaux (les injections sont parfois possibles). Les antibiotiques de la famille des aminoglycosides ont quant à eux des effets rénaux.
Mon article complet sur les antibiotiques dangereux ici
Autres molécules
Certains antifongiques peuvent être mal tolérés, comme par exemple l'itraconazole (ITRAFUNGOL) qui cause des régurgitations chez le Gris du Gabon. La venflaxine (EFFEXOR), un antidépresseur, est quant à lui toxique pour le furet et cause un abattement, des signes neurologiques, une tachycardie et une agitation.